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De Beaumont-lès-Valence à Glandage, 5 jours – 100 km

  • Photo du rédacteur: Estelle Prezza
    Estelle Prezza
  • 20 mai 2020
  • 13 min de lecture

Dernière mise à jour : 26 août 2020

Samedi 9 mai, nous avons pu descendre en camion avec Ulysse jusqu’à la ferme des Volonteux. Un moment riche en émotions car notre projet se concrétisait enfin après 6 mois de préparation. Mais aussi car c’est le retour du contact social après 2 mois de confinement. J’ai pu retrouver toute l’équipe chaleureuse des Volonteux et mon compagnon, Rémi. Une sacrée décharge émotionnelle en gros.


Départ des Volonteux – lundi 11 mai 2020

Réveil 7h. Il faut se préparer, Ulysse et moi. C’est le grand jour ! Il est 8h30, les salariés du maraîchage arrivent et nous sommes presque prêts. Ulysse est équipé, il ne reste plus qu’à dire au revoir et remercier toutes ces belles personnes qui m’ont encouragée. Je suis assez tendue car c’est le grand saut dans l’aventure ! Mais un stress positif qui me permet d’être concentrée sur mes objectifs. Rémi m’accompagne pour traverser la ferme jusqu’à la route qui me permet de gagner le premier sentier. Il m’a toujours soutenue dans mon projet. Il m’a beaucoup accompagnée dans ma préparation « sur le terrain » et dans le choix du matériel de trek par son expérience dans le domaine. Se retrouver seulement 2 jours après 2 mois de confinement, pour se voir à nouveau séparés pour une durée indéterminée est assez déroutant. On se quitte à la fois triste et à la fois heureux que mon projet prenne forme.


Pour la première demie heure, je marche auprès d’Ulysse pour que nous nous échauffions. Ulysse marche d’un pas guerrier, ronfle comme un dragon. Je ne l’ai jamais vu comme ça ! Il est impressionnant et fier d’entreprendre cette journée. Ça me fait chaud au cœur de le voir aussi entreprenant. Il semble savoir ce qui l’attend et en a envie ! Je ne suis pas trop anxieuse pour cette première matinée car nous avions déjà fait ce trajet en novembre avec Ulysse lors d’une journée de randonnée. On connaît le chemin, les embûches à éviter. Il était prévu de la pluie, mais le soleil nous accompagne, quelle chance ! Au milieu du premier sentier boisé à la sortie de la ferme, je me retrouve face à Stéphane, la sorcière des Volonteux ! Elle réalise des baumes et préparations naturelles. Je lui en avais demandé : un baume pour les coups de soleil, et un autre pour des brûlures pour Ulysse (si le matériel crée trop de frottements, mais j’espère ne pas avoir à m’en servir !). Je suis ravie d’avoir pu voir Steph avant de partir ! Nous voilà au complet dans notre pharmacie made in Volonteux, entre les baumes de Stéphane, le savon de Charlène et les huiles essentielles choisies avec Charlotte de Physalis !


Nous arrivons au pied du Vercors quand la première averse pointe le bout de son nez. Par chance, nous arrivons sur le grand parking du centre équestre des Pialoux qui est abrité par de grands panneaux solaires. On en profite pour faire la pause de midi, Ulysse mange pendant une heure puis nous repartons à pied. Les sentiers montent et je ne veux pas en demander davantage à Ulysse qui porte déjà 50kg de matériel. J’espère qu’on arrivera sur le premier plateau à 900m d’altitude avant 16h pour éviter la pluie. A 15h30 quelques gouttes commencent à tomber et je vois un possible spot de bivouac mais je m’obstine à continuer plus loin. On arrive à la ferme de la Boissière, quand je me convaincs d’en rester là. Je mets 2h à monter le bivouac sous la pluie et le parc d’Ulysse est en pente, ce qui ne va pas l’aider à bien se reposer. Après avoir mangé sous la tente je me couche, mal à l’aise. Il fait froid, humide, j’ai mal choisi le lieu de repos pour mon cheval… mais pourquoi je m’impose tout ceci ? Tant d’inconfort ?

Je ne dors pas très bien.



Beaufort sur Gervanne – Mardi 12 mai 2020

Je me réveille dans le froid et l’humidité. Une brume épaisse repose sur la Boissière. Pendant la nuit, avec la pluie qui est tombée je me suis résigné à prendre le sentier qui descend sur Gigors et Lozeron plutôt que de monter sur le plateau où la brume nous aurait entourés d’humidité. D’autant plus que le chemin pour monter là-haut est glissant avec une grosse marche d’après le fermier de la Boissière. Vu la confiance en moi que j’avais ce matin-là, il me semblait plus judicieux de descendre tranquillement et gagner quelques degrés pour faire sécher le matériel. Il me faudra encore 2h pour démonter le bivouac. Nous nous mettons en route et Ulysse est très frais ! Il secoue la tête, ronfle comme un dragon, relève son port d’encolure. Il est très beau ! Mais presque ingérable. Cela reste appréciable de le voir heureux !



Peu à peu sur le sentier, la brume se lève et laisse sortir quelques rayons de soleil qui me font du bien au moral. La vue s’ouvre à moi sur les montagnes de Lozeron. Le paysage est vert et fleuri. Nous passons les villages et arrivons à Beaufort-sur-Gervanne à la pause de midi avec le soleil. Une fontaine nous permet de boire et de nous ravitailler. Ulysse marche d’un très bon pas. Nous passons dans un petit sentier boisé pour rejoindre la commune d’Eyguly-Escoulin. L’ombre nous fait du bien car le soleil tape ! Je constate qu’Ulysse a pris en compte son nouveau gabarit et fait attention à ce que les sacoches ne frottent pas contre les arbres. Quel bonheur ! Les responsabilités nous sont donc bien réparties : je me charge de l’itinéraire et Ulysse du matériel ! Bon, il ne monte pas encore le bivouac malheureusement ! Dans le bas de la commune nous devons traverser un ruisseau. J’essaie de montrer à Ulysse que la largeur lui permet plusieurs opportunités : soit passer dans l’eau soit sauter. Mais il ne semble pas se décider. Je lui montre alors la passerelle difficilement accessible pour lui. Incertain, il pose un premier pied dessus. Je le rassure à la voix quand d’un coup il traverse d’un bon la passerelle de 2 mètres de long ! Il me bouscule et me fait presque chuter. La colère gronde en moi, mais je ne peux que le féliciter. Il a traversé malgré sa peur, et moi je m’étais placée dans sa trajectoire ! Il a tenté de m’éviter mais l’espace étant restreint il a fait comme il a pu. Je me retrouve avec un hématome sur le mollet droit mais rien de bien méchant. Au village une nouvelle fontaine s’offre à nous et Ulysse boit volontiers l’eau dans le seau pliable. Il est 15h et le soleil brille. Nous nous mettons en route en direction de la forêt domaniale du Grand Barry en passant par le col de Fonteuse. Dans le bois, nous tombons sur une zone ouverte avec une vue splendide. Nous nous y arrêtons pour le bivouac. J’ai pu garder pas mal d’eau ce qui me permet de me faire une toilette de lavabo. Je mange dehors, je nous sens bien ici. Le spot est chouette et calme. On ne risque pas d’être embêtés ! La pluie devrait se manifester dans la nuit. Je m’endors paisiblement avec dans le fond de ma tête l’objectif du lendemain : se lever tôt pour démonter le bivouac avant la pluie, passer Die et trouver un lieu de bivouac deux heures avant l’orage prévu pour 17h.



Die et le pas de Bret – mercredi 13 mai 2020

Ce matin, réveil à 4h15. La météo annonce la pluie pour 5h30. Je me mets en branle pour préparer Ulysse tant qu’il fait sec. C’est bien plus simple. Aujourd’hui je ne monterai pas, je préfère économiser ses forces et couvrir le matériel avec une bâche. Il est 6h30 quand nous nous mettons en route et une fine pluie nous accompagne. C’est passé tout juste ! Nous traversons cette belle forêt et arrivons à Sainte-Croix. La brume sur les hauteurs met particulièrement en valeur la roche apparente des montagnes. Nous longeons la Drôme qui coule comme un torrent avec les pluies des derniers jours ! Nous arrivons dans le centre de Die vers 10h30. Nous nous arrêtons au magasin de La Carline pour refaire quelques stocks. Ulysse reste incroyablement sage attaché au poteau sous le regard des clients qui font la queue devant le magasin. Sur place j’obtiens le numéro de l’une des salariées qui souhaite voyager à cheval l’an prochain. Elle aura peut-être de quoi nous accueillir pour la nuit. Nous partons en direction du GR 95. A la sortie de Die, je fais brouter Ulysse sur un bord de route bien gourmand ! On me propose un pré pour la nuit. Il est 11h30, j’ai encore 4h devant moi et ce pré ne me permettra pas de mettre ma tente à l’abri. Alors autant trouver un bivouac plus loin et parcourir quelques kilomètres de plus. Un couple et leurs deux enfants s’intéressent à nous à la fin du repas. Nous discutons quelques minutes et ils me renseignent sur le sentier que je vise pour passer le pas de Bret : ils m’avertissent que le sentier est étroit, avec un fort dénivelé mais que la descente est plus légère et plus large. Ils me proposent de remplir mes gourdes et j’accepte avec grand plaisir ! Nous repartons à plein. Non loin du sentier qui permet de passer le pas de Bret, je m’arrête tout de même chez un retraité qui possède un grand jardin permacol. Je lui demande alors si le sentier est facilement praticable et en combien de temps est-ce réalisable. J'espère également qu'il me proposera de passer la nuit sur son terrain à la vue de l'orage qui approche. Il me répond alors chaleureusement que le sentier est réalisable en 3h grand maximum et que la météo est incertaine concernant cet orage. Je prend alors en direction du sentier en croisant les doigts pour que je puisse passer à temps. Il est midi et demi, ce qui devrait être complètement réalisable. Nous nous élançons alors sur le sentier lorsqu‘à un moment où je bifurque sur la gauche pensant que le balisage était barré sur la droite. La montée est sévère et le chemin peu large, cela semblait correspondre aux précédentes descriptions. Nous faisons des pauses pendant la côte car elle est très raide. Quand enfin nous arrivons sur le haut, le sentier est très scabreux, encore moins large qu'auparavant, et le ravin est très proche des pieds d’Ulysse. Un passage très étroit et sur 1m de descente fait glisser Ulysse qui frôle la chute dans le ravin. La peur nous prend aux tripes. Je l’attache en sécurité pour le laisser reprendre ses esprits tandis que je m’avance pour visualiser la suite du sentier. Malheur ! La descente est encore plus vertigineuse et étroite ! Je comprends alors que je me suis trompée de chemin. Nous faisons alors demi-tour. Ulysse est noyé de transpiration. Nous avons eu très peur et je m’en veux d’avoir risqué la vie de mon compagnon pour une étourderie dans la gestion de l’itinéraire. Lui, il me suit les yeux fermés et assure le transport du matériel. Il s’est si bien débrouillé dans ce sentier presque impraticable pour un cheval ! Je suis si fière de lui et désolée en même temps. Nous arrivons à l’embranchement, le balisage n’était pas une croix, mais bien les deux traits indiquant la suite du GR. Cela m’apprendra à bien visualiser ces traits de peinture. Je nous inflige une deuxième montée à fort dénivelé. Mais Ulysse donne de son mieux. Il a très chaud, il souffle et fait des pauses. Ça me convient ! Car moi aussi je souffle. Vers 14 h nous arrivons presque au col. J’attache Ulysse pendant sa petite pause et vais explorer la fin du sentier. Surprise ! Une goulée en virage à 90 degrés à escalader, avec pour marche de la roche arrondie ! Autrement dit, un passage compliqué pour 4 sabots. Si proche du but, je ne nous vois pas faire demi-tour. Je prends la décision de décharger Ulysse et de monter tout le matériel à bout de bras pour lui laisser le plus d’aisance et d’équilibre dans ce passage scabreux. A chaque aller-retour pour monter le matériel, je visualise où est-ce qu’il peut potentiellement poser un pied. Au bout de 20min je reviens vers lui, il a bien repris son souffle. Je sers sa tête dans mes bras en lui accordant toute ma confiance. Nous nous approchons du passage et je lui demande de s’arrêter pour me laisser monter afin de lui laisser la voie libre. Je l’invite alors à me rejoindre en espérant qu’il ne tombera pas sur les genoux et qu’il ne prenne pas peur. Il sent d’abord les premiers rochers, puis s’élance en levant chaque pied rapidement pour ne pas laisser le déséquilibre s’installer. Il réussit à passer avec vaillance et agilité ! Je suis si fière de lui ! Après tant d’efforts cet après-midi, je me rends compte à quel point c’est un brave cheval. Je le remercie d’être si franc et courageux !



15h30, je le selle et nous entamons la descente ombragée et plus accueillante, la pluie n’est toujours pas arrivée. Sur le sentier, toutes les émotions de cet après-midi font surface. Je me sens si chanceuse d’avoir Ulysse avec moi comme compagnon. C’était lui qu’il me fallait pour braver ces étapes, pas un autre. Je me sens encore plus liée à lui. Au bout du sentier vers 16h nous arrivons dans une clairière à quelques kilomètres de l’Abbaye de Valcroissant, avec une magnifique vue sur les rochers de Romeyer. Je comprends que les difficultés valaient le détour ! Je laisse Ulysse en liberté le temps de monter le bivouac. L’orage semble vouloir contourner notre vallée. Je profite de la vue pour le repas et offre ma pomme à Ulysse. La pluie tombera pendant la nuit.



Châtillon-en-Diois – Jeudi 14 mai 2020

Ce matin, réveil à 6h30, et comme d’habitude : rangement des affaires de couchette et du linge, puis pansage énergique d’Ulysse, on selle, rangement de la clôture et de la tente, et pour terminer la fixation des sacoches. Une matinée brumeuse où je laisse Ulysse en semi-liberté : je lui accroche la corde de 10m que je laisse traîner par terre. Ainsi il peut brouter tranquillement et moi je garde un œil sur lui. Mais ce matin, après avoir rangé la longue corde et ne lui avoir laissé que la longe courte, monsieur part au trot alors que j’avais le dos tourné pour aller chercher la dernière sacoche ! Le farceur ! Il ne va pas très loin heureusement ! Mais il semble encore d’humeur joyeuse ce matin.

Aujourd’hui nous devons rejoindre Châtillon-en-Diois avant 18h (heure de la pluie) en passant par Peyrol. La matinée commence très tranquillement par une piste qui nous mène au col de l’Abbaye en côte légère. Nous prenons notre temps. A tel point que nous nous faisons surprendre par la nature vivante des lieux : dans la belle forêt de Saint Julien, deux lièvres se battent à la poursuite d’une femelle. Ils me rappellent la fable de La Fontaine, nous les tortues marchant au pas, mais souhaitant arriver à point avant la pluie. Plus tard nous croiserons un chevreuil puis une salamandre (qu’Ulysse à failli écraser ! Ce qui me rappelle que je dois reprendre contact avec la ferme de la Salamandre, notre deuxième destination. La suite du GR 95 nous donne une vue incroyable dans un décor de Maroc sauvage en direction de Peyrol. Nous entamons la montée en direction du col des Caux. Plus on avance, plus je me rend compte que je n’avais pas anticipé que le passage de ce col était une nouvelle épreuve : le sentier est très raide entre les buissons. Le paysage est monotone et la côte interminable. Nous voilà à nouveau essoufflés, à enchaîner les pauses tous les 20m réalisés. Ulysse est de nouveau en sueur. Chaque virage des lacets me laisse espérer que c’est le dernier : en vain. Je me dois d’encourager Ulysse à la voix et de respecter ses pauses. Enfin nous arrivons en haut ! Alléluia ! La crête est large et offre de l’herbe pour Ulysse. Nous y faisons halte pour le déjeuner, mais Ulysse broute 10min puis se repose. De mon côté, je n’ai même pas faim. Heureusement, l’appétit vient en mangeant.

A 13h30 nous descendons le col. Le sentier est étroit mais nous offre peu à peu une vue incroyable sur la montagne du Piémard. Le chemin borde tout juste le flanc de la montagne. Nous passons dés sentier boisés aux pelouses sèches parsemées de buis. Il y avait longtemps que je n’avais pas humé cette odeur de buis ! En Bourgogne, la pyrale les détruit depuis quelques années. Le sentier est tantôt moelleux comme de l’humus, tantôt rocailleux, passant par des éboulis aux empierrements. Ulysse me suis et je lui fais a présent totalement confiance. Je crois même qu’il trouve que ce chemin est un jeu d’enfant : il me pousse du bout du nez pour que j’accélère le pas ! Les derniers kilomètres, le sentier est très raide et caillouteux. Ulysse commence à souffrir sous ces pieds. Je porte alors les deux grosses sacoches pour l’aider. A 15h30 nous arrivons en bas, les pieds dans un ruisseau, près de Châtillon-en-Diois. Je décide de monter le camp dans le coin après une telle journée ! Ulysse s’est encore une fois montré bien brave ! J’en profite pour me laver dans la rivière. La renaissance après 4 jours d’efforts ! Demain dernière étape. Nous ne ferons pas de gros dénivelés, on a eu notre dose, et nous suivrons la route des gorges du Bez.



Glandage - Vendredi 15 mais 2020

Ce matin réveil plus tardif vers 7h30 car le trajet sera plus court et beaucoup moins dur. Tant mieux, j’ai plein de courbatures. Pour cette dernière journée, j’ai envie de monter Ulysse. Dans le centre de Châtillon, nous nous arrêtons à l’épicerie pour prendre quelques carottes et une pomme. Un anneau a été conservé a l’entrée de la boutique, bien pratique ! Ulysse amuse la galerie en tentant de rentrer dans l’épicerie et en surveillant que je lui prenne une carotte. Quel clown !


La route des gorges du Bez est magnifique ! Les falaises présentent leurs plus belles concrétions noires grâce aux pluies de la veille, qui forment des rideaux de couleurs avec le gris et l’ocre de la pierre. Chaque roche apparente montre une spécificité différente : une grotte, des colonnettes, des blocs très géométriques, des couches de sédiments bien visibles, des virages dans la roche… Un spectacle silencieux mais témoignant de la force de la nature, accompagné par le bruit de l’écoulement du Bez. Ulysse semble bien courbaturé. Nous faisons la pause de midi près d’une cascade. Ici pousse du Desmodium, plante réputée pour sa capacité drainante et nettoyante du foie. J’avais fais une cure à Ulysse il y a quelques mois. J’étais ravie pour lui ! Mais il préférait les pissenlits … ils ont aussi ces vertus. Ici je termine mon très bon pot de confiture « Saveur Bourgogne » aux framboises, cassis et fraises, concoctée généreusement par Rose du Petit Boulé en Bourgogne. Si vous passez sur Chaudenay, arrêtez vous, ça vaut le coup ! Ils ont aussi du pain au levain, des viennoiseries pour se marier divinement à cette confiture. Bref, je ne vous fais pas de dessin, c’est à tomber par terre ! Nous reprenons notre route le ventre plein et pour le dernier tiers du trajet je marche à côté d’Ulysse. Le paysage s’ouvre pour laisser place aux prairies. Je n’en reviens pas que notre périple arrive à son terme.


A 14h nous arrivons à la ferme du Hibou ! Boris nous accueille et m’indique où je peux poser mes affaires pour ensuite emmener Ulysse dans un pré. Il se retrouve avec un hongre et un poulain étalon de 2 ans. La rencontre se passe plutôt bien, sans grande violence. Je suis soulagée, il va pouvoir se reposer. Boris m’explique rapidement comment se présente la ferme, et me fait visiter la yourte dans laquelle je vais séjourner les deux prochaines semaines. Le confort y est bien plus important que dans ma tente évidemment, mais cette sobriété m’invite à continuer dans la même démarche que celle que je me suis imposée lors de ces 5 derniers jours : ne vivre que du nécessaire.



Je me retrouve seule pour la soirée, loin de mon cheval qui est sur le versant de montagne en face du mien. Je l’aperçois, le siffle : il me cherche dans son champ de vision et s’apaise des qu’il me voit. J’ai l’impression de l’avoir abandonné ce soir. Je ne sais même plus quoi faire. Ces derniers jours étaient tellement rythmés par la gestion du bivouac, l’itinéraire, et la relation avec Ulysse, que ce soir je me retrouve désemparée face à ce calme contrastant avec l’énergie motrice qui m’animait jusque là. La nuit porte conseil dit-on. J’irais voir Ulysse demain. Je m’endors en prenant conscience de ce lien si particulier qui s’est construit entre lui et moi ces derniers jours. Je repense aussi à cette chance qu’un tel cheval est croisé ma route.

Les jours suivants, je trouve mes marques et Ulysse va bien même si il n’est pas proche de ses compagnons de pré. J’ai pour objectif d’approcher le poulain de 2 ans qui est dans la même pâture qu’Ulysse car Boris n’arrive pas à lui mettre un licol pour le dresser. Je participe également aux activités de la ferme, mais je vous laisse un peu de suspens pour un prochain article !



ps : merci à tous les messages et mails de soutien !


A bientôt !!

Estelle

2 Comments


nathaliekuhn
May 28, 2020

Bravo Estelle, pour ce récit je savais qu'Ulysse était le cheval de la situation, ça se confirme.

Et Bravo à toi aussi, vous êtes courageux tous les deux, vous faites une belle équipe.

Nathalie

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Lucienne Prezza
Lucienne Prezza
May 20, 2020

Bravo ma fille pour ton courage, ta determination et ton implication : nous sommes fiers de toi et attendons avec impatience la suite de cette expérience incroyable. On t'aime😘

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